Ouvrir une Bijouterie au Maroc : Investissement Rentable Malgré les Défis du Marché

Ouvrir une Bijouterie au Maroc : Investissement Rentable Malgré les Défis du Marché

Historiquement perçu comme un investissement sûr, l’or n’attire plus autant les Marocains qu’auparavant. Désormais, l’achat de bijoux se réalise de manière occasionnelle et est souvent lié à des célébrations familiales telles que les fiançailles, les mariages ou les baptêmes, plutôt que dans un objectif de conservation de valeur. Ce changement de comportement est influencé par plusieurs facteurs, y compris une diminution du pouvoir d’achat des ménages due à un ralentissement économique observé ces dernières années. « Le succès des bijouteries dépend fortement du pouvoir d’achat des consommateurs. Dans le contexte actuel, acheter de l’or est devenu secondaire, » explique un bijoutier local. La volatilité des prix de l’or sur le marché local ces dernières années contribue également à cette évolution.

Depuis 2023, le prix de l’or a augmenté d’environ 25% sur le marché national, reflétant la tendance mondiale. Le prix du gramme d’or, qui avait atteint 460 DH en 2023, est monté à une fourchette de 500 DH à 560 DH en 2024, avant de continuer à augmenter. Aujourd’hui, le prix de vente des bijoux oscille entre 600 et 650 DH. « Juste avant Ramadan, le gramme se vendait à 550 DH ; le jour suivant, son prix avait progresser de 10 DH, » indique un revendeur de Casablanca. Cette grande fluctuation des prix alimente le scepticisme des acheteurs habitués à considérer l’or comme une forme d’épargne, surtout que les prix de revente sont généralement inférieurs à ceux des bijoux neufs.

Les bijoutiers sont directement impactés par la volatilité des prix de l’or. Si le prix d’achat des pièces diminue, ils doivent ajuster leurs prix en conséquence, face à une concurrence féroce dans le secteur. « Avant 2012, avec 10 000 DH, on pouvait obtenir entre 50 et 60 grammes d’or, avec une marge confortable de 5 000 DH, permettant de couvrir les frais et de réaliser des économies pour réinvestir. Après 2012, la même somme ne permettait d’acheter que 25 grammes d’or, avec une marge ne dépassant pas 1 500 DH. Bien que la situation se soit légèrement améliorée, le secteur reste difficile, » rapporte un expert du domaine.

Cependant, malgré les défis actuels, le secteur de la bijouterie reste fondamentalement l’un des plus lucratifs. Avec une gestion adéquate des risques et des efforts pour attirer et fidéliser la clientèle, une bijouterie peut générer des revenus et des profits intéressants.

Concernant l’ouverture d’une bijouterie, plusieurs aspects doivent être pris en compte, notamment l’emplacement. Un emplacement dans une galerie commerciale réputée ou une rue proche d’une grande artère commerciale est idéal. Les coûts varieront selon l’emplacement, par exemple, à Casablanca, le loyer dans une galerie à Hay Mohammadi pourrait coûter entre 6 000 DH et 10 000 DH pour des surfaces de 9 à 12 m². À Maarif, le loyer varie entre 10 000 DH et 15 000 DH, et au Triangle d’or, il faudrait compter au moins 20 000 DH.

Pour démarrer une bijouterie de 12 m² à Maarif, il faudrait prévoir un investissement initial d’un peu plus de 3,5 millions de DH, incluant le stock de démarrage et le fonds de roulement.

D’abord, il est nécessaire d’aménager le local, ce qui nécessite un budget d’environ 300 000 DH. Cela inclut la peinture, l’équipement (climatiseur, vitrine, comptoir, balance électronique, présentoirs de bijoux), la sécurité (caméras de surveillance, alarme), et l’éclairage. Ensuite, il faut se procurer les bijoux auprès d’un grossiste, le budget dépendant des moyens financiers de l’investisseur. « Il n’y a pas de budget fixe pour le démarrage, cela dépend de l’investissement du bijoutier, mais un investissement plus important peut garantir un meilleur retour sur investissement, » explique un bijoutier.

La clé du succès dans ce secteur est la confiance. La réputation du bijoutier, la confiance et la fidélisation de sa clientèle sont cruciales. « C’est la base de notre métier. Un client fidèle fait confiance aux articles proposés et ne négocie pas. Pour réussir, il faut viser le long terme et être patient, car la rentabilité peut prendre plusieurs années à se concrétiser, » partage un bijoutier. Avec une bonne stratégie et une offre variée, une bijouterie peut espérer un chiffre d’affaires mensuel moyen de 300 000 DH, générant un chiffre d’affaire annuel moyen de 3,6 millions de DH et un bénéfice net d’environ 541 000 DH, pour une marge nette d’environ 15%.

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